George Cuvier
A. Valenciennes
( Ophicephalus punctatus, Bl. 1 )
Parmi les espèces qui n'ont que trente et quelques rayons, se trouve la première qui ait été décrite, le karruvei de Tranquebar que Bloch (pl. 358) a nommé ophicephalus punctatus . Je le crois le même, ou bien peu s' en faut, que le koravé qui nous a été envoyé de Pondichéry, et que le gorayi ou lata du Bengale de M. Buchanan .
Cependant, pour mettre les naturalistes à même d'en juger, je décrirai d'abord les individus de Pondichéry et ceux du Bengale que j'ai sous les yeux, et je leur comparerai ensuite les descriptions de ces deux auteurs.
Ce koravé a le corps cylindrique à l'endroit des pectorales; plus en arrière il se comprime latéralement; sa tête est un peu déprimée horizontalement et aplatie en dessus. La région operculaire est légèrement bombée. Sa hauteur aux pectorales est six fois dans sa longueur, et il y est un peu plus large que haut; mais vers la queue son épaisseur ne fait que le tiers de sa hauteur. La longueur de sa tête est trois fois et demie dans sa longueur totale; la hauteur de sa tête en arrière fait moitié de sa longueur, et sa largeur a quelque chose de plus. Le contour horizontal de son museau est en demi-cercle; sa mâchoire inférieure avance un peu plus que la supérieure. La fente de sa bouche descend un peu en arrière, et prend le tiers environ de la longueur de la tête. L'oeil est au-dessus de la moitié postérieure de cette fente, par conséquent fort près du bout du museau. Son diamètre est du sixième de la longueur de la tête. Le sous-orbitaire est étroit et alongé. Il forme avec les os nasaux et le bout de l'ethmoïde un rebord contre lequel se placent les intermaxillaires dans la rétraction. Ces derniers os sont grêles et d'égale venue; leur protraction est peu considérable. Le maxillaire, très-peu élargi en arrière, se cache entièrement, quand la bouche se ferme, sous le sous-orbitaire et une des écailles de la joue. La mâchoire inférieure a ses branches presque horizontales. Les dents sont en velours sur une bande à chaque mâchoire, au chevron du vomer et à chaque palatin. Il y a de plus quatre ou cinq fortes canines pointues de chaque côté de la mâchoire inférieure. La langue est lisse, assez libre, épaisse et un peu pointue. L'orifice antérieur de la narine est de chaque côté dans une échancrure du rebord dont nous avons parlé, ou en d'autres termes, dans le sillon qui est entre l'intermaxillaire d'une part, et le nasal et le sous-orbitaire de l'autre; A est garni d'un petit tentacule charnu. L'autre orifice est tout près du bord antérieur et supérieur de l'oeil; le contour du préopercule est arrondi; l'opercule se termine en angle assez obtus. Les interopercules dans l'état de repos se rapprochent l'un de l'autre sous la gorge, plus que les branches de la mâchoire inférieure, derrière lesquelles ils sont situés. Les membranes branchiostèges se réunissent sous la gorge et y embrassent l'isthme. Elles ont chacune cinq rayons; en les soulevant un peu, l'on aperçoit la triple valvule formée de chaque côté par une lame osseuse du crâne, par celle qui tient au premier arceau des branchies, et par un repli de la peau du pharynx. Toutes les parties de la tête, les mâchoires et la membrane des ouïes exceptées, sont couvertes d'écailles dures comme celles du corps; celles du dessus de la tête sont diversement anguleuses. L'épaule n'a aucune armure particulière, tout y est écailleux comme sur le reste du corps. La pectorale, quand on l'étend, est ronde et a seize rayons grêles et articulés. Sa longueur est cinq fois et deux tiers dans celle du poisson. Les ventrales, attachées très-près l'une de l'autre, et un peu plus en arrière que les pectorales, sont moins longues d'un quart, en sorte qu'elles ne se portent pas aussi loin. Leur épine est très-grêle, et n'a que moitié de leur longueur. La dorsale commence à peu près vis-à-vis l'insertion des ventrales, et règne jusque très-près de la caudale; l'intervalle entre ces deux nageoires n'étant que du quinzième de la longueur du poisson, et de moitié de la hauteur à son endroit. Les rayons de la dorsale, au nombre de trente-un, et à peu près égaux, sont tous branchus et articulés. Leur hauteur commune est à peu près de moitié de la hauteur du poisson aux pectorales. L'anale commence sous le tiers antérieur de la dorsale, et finit un peu plus tôt qu'e