George Cuvier
A. Valenciennes
( Ophicephalus marulius, Buchan., p. 65, et pl. 17, fig. 19 )
M. Buchanan a observé ce beau poisson dans les étangs et les rivières de toutes les parties de l'Indostan, et même dans les endroits où la marée arrive; mais jamais dans la mer même, ni dans les étangs d'eau salée. On en voit de trois pieds de longueur. Il règne a son sujet dans le Bas-Bengale une superstition singulière. Les Indous dévots croient que ce serait s'exposer à quelque malheur de dire s'il est bon ou s'il est mauvais, et cependant en définitive on le trouve moins bon que le sola .
M. Bélenger nous a envoyé en 1828 ce poisson du Bengale, et nous a mis à même d'en rectifier et d'en compléter la description.
Sa tête est un peu plus étroite que dans plusieurs autres. Ses dents sont en velours partout, et il y en a cinq ou six d'un peu plus fortes de chaque côté de la mâchoire inférieure; la plaque de celles qui adhèrent au vomer est en triangle équilatéral. Il a cinq rayons aux ouïes quoique M. Buchanan ne lui en, donne que quatre. Nous lui comptons:
D. 56; A. 36;
et M. Buchanan seulement:
D. de, 52 à 54; A. 31 à 35.
Notre individu est long d'un pied.
Selon M. Buchanan, l'adulte frais est verdâtre, et a quelques bandes obliques irrégulières en travers du dos, qui se terminent sous la ligne latérale par de grandes taches irrégulières noirâtres. Le dessous du corps est blanchâtre. Des points blancs sont semés sur les flancs et sur les nageoires verticales. A la racîne de celle de la queue et près de son bord supérieur est une tache ronde et noire, entourée d'un cercle blanc.
Notre individu, dans la liqueur, répond encore assez à cetté description; les bandes du dos y sont fort effacées; les taches du dessous de la ligne latérale y sont au contraire très-prononcées, noirâtres, nuancées de bleuâtre, et bordées en arrière de blanc. L'ocelle de la caudale est parfaitement rond, son cercle blanc bien tranché, ainsi que les points blancs semés sur les nageoires verticales, niais que nous ne voyons pas sur les flancs.
Dans le jeune les couleurs sont assez différentes; un ruban orangé règne depuis l'oeil jusqu'à la queue, parallèlement au dos, et il n'y a pas de points blancs; mais la tache oeillée de la queue existe déjà; seule ment le cercle qui l'entoure est de couleur orangée. La dorsale a quelques lignes pâles, descendant obliquement en arrière.
This passage was originally published in: G. Cuvier; A. Valenciénnes - Histoire Naturelle des Poissons ; pp. 432-433. Appendice Au Livre VIII. Paris, 1831. Thank you Central Library of Zurich for kind support and service.